Conférence virtuelle de la Commission de la condition de la femme de l’ONU (CSW65)
15 au 26 mars 2021
Notes de la discussion Zoom post-conférence de Servas Canada le 28 mars dernier
(Préparé par les membres de Servas Canada Barbara-Mitchell Pollock, Julie Cormack et Kent Macaulay)
Participants à la discussion Zoom : Vingt-neuf membres de Servas Canada (dans 25 foyers) et cinq étudiants et professeurs de l’Université Mt. Royal (Calgary).
Introduction
La CSW65 avait pour thèmes la participation pleine et effective des femmes et la prise de décision dans la vie publique, et l’élimination de la violence contre les femmes et les filles. Tenue virtuellement cette année, la conférence a réuni plus de 25 000 participants dans le monde entier, Servas International ayant délégué 28 femmes et 4 hommes. Julie Cormack, Kent Macaulay et Barbara Mitchell-Pollock étaient les délégués de Servas Canada, et chacun d’entre eux s’est concentré sur un aspect particulier de l’égalité des sexes.
Leadership et autonomisation des femmes
Commentaires de Julie:
- Le “cube du pouvoir” est un moyen de comprendre comment le pouvoir fonctionne dans la société. Pour plus de détails, voir https://www.powercube.net/wp/content/uploads/2009/12/finding_spaces_for_change.pdf
- Les modèles traditionnels de leadership basés sur la hiérarchie doivent changer pour incarner la compassion, l’écoute, le respect et, si possible, la prise de décision par consensus.
- Davantage de femmes doivent s’impliquer dans des rôles de direction. “Pas de décisions me concernant, sans moi!”
- Les conclusions convenues de la conférence CSW65 entre les pays membres de l’ONU, bien que reflétant certains progrès en matière d’égalité des sexes et traduisant un engagement général à poursuivre sur cette voie, n’ont pas été à la hauteur à plusieurs égards, notamment en ce qui concerne l’absence d’obligation d’inclure formellement les femmes dans les négociations de paix et d’engagement clair à prendre des décisions de manière plus consensuelle et inclusive. La session finale de deux heures de la CSW65, y compris la discussion des pays membres de l’ONU sur les conclusions convenues, est disponible à l’adresse suivante : http://webtv.un.org/watch/commission-on-the-status-of-women-sixty-fifth-session-csw65-introduction-action-conclusion-and-opening-of-the-66th session/6244754654001/.
- Les droits des femmes étant une composante de la paix mondiale, Servas devrait envisager de se demander quel rôle notre communauté pourrait jouer pour améliorer et étendre les contributions des femmes (et donc les initiatives de paix) dans la société.
Discussion de groupe totale:
- Notre société patriarcale continue à renforcer la domination masculine et doit être remise en question à la fois par les femmes et les hommes.
- En réfléchissant au pouvoir, nous devrions considérer comment les groupes qui ont peu de voix (comme les autochtones, les personnes de couleur, la communauté LGBTQ+ et les personnes handicapées) sont particulièrement désavantagés.
- Les femmes ne doivent pas être des figurantes symboliques, mais plutôt occuper des positions de pouvoir et avec une influence considérable (par exemple, au sein des partis politiques et à l’ONU).
- S’exprimer en faveur du leadership des femmes est essentiel pour élargir leurs contributions sociétales. Dans le même temps, les actions que nous entreprenons dans notre vie quotidienne peuvent en elles-mêmes faire preuve de leadership – qu’il s’agisse de femmes qui s’affirment comme des dirigeantes capables et sont perçues comme des modèles forts, ou d’hommes qui expriment leur soutien au leadership des femmes et accomplissent les tâches traditionnellement dévolues aux femmes (par exemple, à la maison). Dans ce dernier cas, il faut généralement un effort conscient et concerté, bien au-delà de la simple prise de conscience.
- Servas a été créé en tant qu’organisation pour la paix, et devrait s’intéresser à la relation entre le leadership des femmes et la paix.
- Servas fonctionne sur un modèle qui permet de créer des liens entre les individus. En tant que membres Servas, nous agissons individuellement pour promouvoir l’égalité quand nous le jugeons opportun. Si nous ne pouvons pas atteindre le monde entier, nous pouvons nous exprimer et agir localement en faveur de l’égalité.
Comment les hommes et les garçons peuvent aider à promouvoir l’égalité des sexes
Commentaires de Kent:
- Dans la plupart des sociétés, les idées de ce que signifie être “homme” et “femme” sont ancrées en nous dès le plus jeune âge à travers les vêtements, les jouets, les livres et les films. À l’âge adulte, la dichotomie homme-femme se perpétue à travers des pratiques d’embauche qui favorisent les hommes et des publicités ciblant spécifiquement les hommes ou les femmes selon les stéréotypes de genre. Les femmes sont ainsi dévalorisées.
- Avec COVID-19, la violence sexiste a explosé dans le monde (la “pandémie de l’ombre”), au moins en partie parce que les hommes ont l’impression d’affirmer leur “virilité” par cette action.
- Le genre n’est pas seulement masculin et féminin. Le genre est ce qu’une personne ressent intérieurement comme étant ce qu’elle est. Ce sentiment ne correspond pas nécessairement à son anatomie ou à ses organes génitaux.
- Pour que les hommes et les garçons puissent promouvoir l’égalité des sexes, ils ne doivent pas la considérer comme une “question de femmes” ou comme un jeu à somme nulle menaçant leur pouvoir, mais plutôt comme une question humaine d’équité et de justice. Les femmes et les hommes tirent tous deux un avantage net d’un monde plus inclusif et collaboratif dans lequel le pouvoir est partagé entre les sexes.
- Les hommes et les garçons doivent à la fois “voir la lumière et sentir la chaleur”. En d’autres termes, la persuasion et la pression sont toutes deux importantes pour changer l’état d’esprit des hommes et des garçons. Ils doivent réfléchir à leur pouvoir et à leurs privilèges, puis agir.
Discussion de groupe:
- Dans les cas de violence sexiste, les actions d’un homme relèvent de sa propre responsabilité. Dire qu’il a simplement réagi à la provocation d’une femme, c’est fuir cette responsabilité.
- Un voyageur Servas peut être témoin d’une discrimination sexiste de la part d’un hôte chez lui (ou vice versa). Si cela se produit, le voyageur peut essayer de trouver un moyen diplomatique et non conflictuel d’adresser le problème, par la persuasion plutôt que par la pression.
- Les blagues sur les femmes ou les minorités doivent être dénoncées. Dans certains cas, l’auteur de la blague n’est pas pleinement conscient que sa blague peut être offensante et qu’elle peut perpétuer des stéréotypes nuisibles. Les hommes doivent s’exprimer entre eux et adresser ceux qui détiennent le pouvoir plutôt que de rester silencieux face à des plaisanteries ou des dénigrements.
- Les femmes et les hommes ayant des rôles non traditionnels devraient être présentés en tant que modèles et soutenus en tant que tels au sein de la communauté Servas.
- Les écoles (et la maison) ont un rôle crucial à jouer pour briser les stéréotypes de genre et fournir une éducation sexuelle, qui devrait commencer dès le plus jeune âge et se poursuivre sur plusieurs années afin de venir à bout des attitudes néfastes envers la diversité des sexes et des genres. Les garçons qui ont subi un traumatisme direct peuvent avoir besoin d’une aide supplémentaire pour se forger des attitudes positives.
- Il est très important de donner l’exemple de l’égalité dans notre vie quotidienne, notamment en veillant à ce que, dans les discussions, nous accordions autant de place aux femmes qu’aux hommes.
Pour de plus amples informations:
- MenEngage Alliance (menengage.org) — un réseau mondial d’individus et de centaines d’organisations qui travaillent sur la manière dont les hommes et les garçons peuvent contribuer à promouvoir l’égalité des sexes.
- “La violence à l’égard des femmes : une question d’hommes”. (https://www.youtube.com/watch?v=KTvSfeCRxe8&ab_channel=TEDxTalks)- Conférence Ted Talk de 20 minutes par Jackson Katz qui montre comment les hommes doivent partager le pouvoir et être des alliés des femmes et des filles.
Égalité des sexes, racisme et colonialisme
Commentaires de Barbara:
- Le gouvernement canadien a une longue histoire de politiques et de pratiques racistes, y compris le tatouage de numéros d’identification sur les Inuits et les Dénés au cours des dernières décennies.
- Le racisme systémique imprègne tous les aspects de notre société. Il n’y a presque rien qui ne soit pas colonisé.
- Au Canada, les colons blancs sont très privilégiés, mais ils peuvent utiliser ce privilège pour aider à créer une société plus juste et plus égale, par le biais d’activités individuelles et collectives.
- Nous devons penser globalement mais agir localement. Nous pouvons prendre des mesures telles que parler avec notre député fédéral, notre député provincial et nos conseillers municipaux. Nous pouvons écrire des lettres et nous joindre à des organisations qui font la promotion de l’égalité.
- Il existe un grand nombre d’excellents livres et ressources qui retracent l’histoire du racisme et proposent des stratégies pour le surmonter. (Voir la liste ci-dessous).
Discussion en groupe:
- Le privilège blanc signifie que l’on ne subit pas de discrimination. Nous devons donc veiller à ne pas sous-estimer les réalités vécues par ceux qui en sont victimes (comme la brutalité policière).
- Une personne peut ne pas être consciente que ses mots peuvent être offensants dans de nombreuses situations, et que certaines choses qu’il était acceptable de dire il y a quelques années ne le sont plus. Dans certains cas, des hôtes Servas ont exprimé sans le vouloir des commentaires blessants à l’égard de personnes de couleur qu’ils accueillaient. Nous devons être plus conscients du vocabulaire que nous utilisons et des conversations que nous engageons.
- Nous ne devons pas demander aux autochtones ou aux personnes de couleur de s’expliquer ou de leur dire ce qu’ils doivent faire, mais nous devons plutôt les écouter.
- Nous devons nous regarder en face pour examiner nos propres préjugés raciaux.
- Nous devons nous éduquer afin d’être plus conscients des préjugés, des stéréotypes et du racisme dans notre propre voix et notre communauté. Nous devrions prendre note des personnes qui ne sont pas incluses dans les activités et les décisions de la société – généralement celles qui sont défavorisées, privées de leurs droits ou vulnérables.
- Servas Canada est une organisation à prédominance blanche. Pour être plus inclusifs, les membres Servas devraient chercher à entrer en contact avec des populations diverses dans leurs propres quartiers ou dans d’autres parties du Canada plutôt que de voyager uniquement à l’étranger.
Pour plus d’informations:
Moi et la suprématie blanche: reconnaître ses privilèges combatre le racisme et changer le monde, par Layla F. Saad. Un regard sur nos propres préjugés et tendances racistes
The Skin We’re In, de Desmond Cole.
Eyes Off the Prize: The United Nations and the African-American Struggle for Human Rights 1944-1955, par Carol Anderson.
“STAMPED” Racisme, antiracisme et VOUS : un remix de “Stamped from the Beginning”, lauréat du National Book Award, par Jason Reynolds et Ibram X. Kendi.
21 choses que vous ne savez peut-être pas sur la Loi sur les Indiens, par Bob Joseph
Nous n’étions pas des sauvages, par Daniel Paul
Remettre en question le racisme de la “Colombie-Britannique” : 150 Years and Counting (http://www.challengeracistbc.ca)
Commission de vérité et de réconciliation du Canada (http://www.trc.ca)